Composante
UFR Lettres, Langues et Sciences Humaines
Description
Des voix à écrire : Voix narratives et subjectivation
« La chair est l’écriture » déclare Helène Cixous dans La venue à l’écriture. Dans ce cours nous effectuerons l’analyse comparée de trois romans dont un des enjeux principaux est de donner corps et voix à leurs héroïnes par des stratégies narratives de subjectivation différentes : Maryse Condé dans Moi, Tituba sorcière… noire de Salem (1986) grâce à l’autobiographie fictive, Chloé Delaume dans Le cri du sablier (2001) par l’autofiction, Monique Wittig dans L’opoponax (1961) par un récit descriptif à l’ampleur singulière. Ces différentes modalités d’expression du sujet partagent des visées communes : il s’agit de donner une voix comme de donner de la voix. Il s’agit de donner à entendre des paroles autrement peu audibles : celle de l’esclave chez Condé, de la victime d’un trauma chez Delaume, d’une enfant chez Wittig. Chacune des autrices procédera à sa manière, à travers son écriture, à travers des jeux complexes avec la fiction, à une construction identitaire dont la portée s’avèrera chaque fois éminemment politique. Nos personnages, figures d’une certaine forme de marginalité, seront toujours amenées à affirmer leur statut de sujet dans un monde qui les réifie ou les soumets. Devenir sujet d’une narration devient alors un acte d’insoumission si ce n’est de révolte.
Bibliographie
Corpus obligatoire (peu importe l’édition)
- Maryse Condé, Moi, Tituba sorcière… noire de Salem, 1986
- Chloé Delaume, Le Cri du sablier, 2001.
- Monique Wittig, L’opoponax, Paris : Minuit, 1961.